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BIENVENUE À

CACOUNA

Crédit photo : Stéphanie Robert, 2020

paysage et attraits 

Surplombant le fleuve Saint-Laurent, le village de Cacouna s’allonge sur un coteau. Face à l’embouchure du Saguenay et près de l’île Verte, la presqu’île de Gros-Cacouna, qui abrite un port en eau profonde, a marqué le début  de son histoire. Au cours des millénaires, cette formation rocheuse de conglomérats de quartzite a été façonnée par les glaciers et les eaux de la mer de Goldthwait et du fleuve. Quelques résineux croissent difficilement à travers les rochers et en font une particularité de ce paysage. Dans le passé, cette presqu’île devenait une île lors des grandes marées du printemps et de l’automne. À l’été des groupes des Premiers Peuples venaient y pêcher et chasser le phoque. À la vue des nombreux porcs-épics qui habitaient les creux des éboulis, ils avaient désigné ce lieu du nom de Kakoua-Nak, c’est-à-dire, « l’endroit où demeure le porc-épic ».

 

Aujourd’hui, les marais et la montagne de Gros-Cacouna font partie d’une réserve faunique. Ce site ornithologique est un milieu d’observation et d’interprétation de la nature. Son belvédère offre une vue panoramique sur le fleuve et les îles des Pélerins, aux Lièvres, Blanche, Rouge et Verte avec en fond de scène la chaîne de montagnes des Laurentides et l’entrée du Saguenay (Tadoussac). Cet endroit fait partie du parc côtier Kiskotuk qui signifie en langue malécite « terre dénudée à marée basse ». À l’est, dans le secteur de Rivière-des-Vases, du nom du cours d’eau qui draine les terres argileuses et les tourbières de Cacouna et de L’Isle-Verte, se dressent des collines de la même formation. Ces conglomérats rocheux, recouverts en bonne partie de conifères, caractérisent cette zone du littoral. Face à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, l’estran avec ses marais s’intègre aussi dans ce parc et s’ajoute au patrimoine naturel et historique de ce lieu distinctif.  

  

Au sud de la localité de Cacouna, formée en 1825, le paysage agricole avec ses champs verdoyants occupe une vallée où serpente la petite rivière du Loup. Ce cours d’eau prend sa source dans les hauteurs du village voisin, Saint-Arsène. Les terres du deuxième rang s’allongent et forment un plateau intérieur. Ce territoire comprend des secteurs incultes, des affleurements rocheux et des boisés, mais surtout de grandes superficies de terres arables qui ont fait de l’endroit une riche paroisse agricole. 

 

En bordure du fleuve, le village pittoresque de Cacouna et sa longue plage ponctuée d’anses et de pointes rocheuses sont baignés par l’eau du Saint-Laurent. Ce long ruban de sable s’étire à l’ouest vers la pointe de l’Anse-au-Persil et à l’est, va rejoindre l’anse de la Fontaine Claire. Au milieu du 19e siècle, les bains d’eau salée et l’air vivifiant du fleuve ont fait la renommée de l’endroit. Cette station balnéaire a attiré de nombreuses familles aisées de Québec et Montréal qui l’ont adopté comme lieu de villégiature. Au 20e siècle, entre 1930 et 1970, les plages étaient fréquentées par des vacanciers en route vers la Gaspésie qui s’arrêtaient quelques jours. Aujourd’hui, le fleuve, son panorama et sa faune exceptionnelle sont des attraits incontestables pour la région. 

 

Pour plus de détails touchant le parc Kiskotuk, consultez parc kiskotuk.com

Paysage attraits

Bref historique

Bref historique

Au temps des seigneuries 

 

En 1673, ce territoire propice à la culture et à la pêche a été concédé au sieur André Daulier DuParc. La seigneurie LeParc avait deux lieux de front sur deux lieux de profondeur et s’étendait de l’Anse-au-Persil jusqu’à la pointe est de la presqu’île de Cacouna. En 1689, ce fief a été racheté par le marchand Charles Aubert de la Chesnaye, propriétaire de la seigneurie voisine de la Rivière du Loup. Cet homme d’affaires très influent augmenta la superficie de son domaine en se faisant aussi octroyer la juste moitié de la partie non concédée entre le fief LeParc et celui de L’Isle-Verte. La nouvelle seigneurie Villeray, comme sa voisine, a été longtemps inhabitée. 

 

Cinq ans après la conquête anglaise de 1760, s’amorce réellement la colonisation avec l’établissement des Acadiens, les Saindon, Bergeron, Gaudin et Guichard qui fuyaient le « Grand Dérangement ». Des pêcheurs, agriculteurs et navigateurs viendront les rejoindre, provenant pour la plupart des paroisses en amont du fleuve, comme Kamouraska, Sainte-Anne, Rivière-Ouelle et Charlevoix. 

 

Du premier hameau au village

 

Une dizaine d’années avant le tracé du chemin Royal de 1798, il s’était formé un hameau autour de la maison-chapelle du cultivateur Jean Saindon.  Dans ce secteur de la presqu’île de Cacona (Gros-Cacouna), 45 censitaires, établis sur les concessions, se rendaient moudre leurs grains au moulin à farine seigneurial de la Pointe à Moreau. Jusqu’en 1850, le seigneur Alexandre Fraser, puis ses fils ont alloué les derniers lots de leurs fiefs de Cacouna (LeParc et Villeray). Entre temps, le véritable noyau du village se mit en place près de l’anse de la Fontaine Claire qui servait de port naturel aux premiers habitants. En 1809, une chapelle a été construite sur le coteau de sable et des artisans, des marchands, des notables ont alors bâti leurs demeures à l’ombre de ce clocher. Après son érection canonique en 1825, cette nouvelle paroisse prit le nom de « Saint-George de Kakouna ».

 

Avec la création des paroisses de Saint-Arsène et de Saint-Modeste vers le milieu du 19e siècle, le territoire de Cacouna fut restreint aux premier et deuxième rangs en bordure du fleuve. À cette époque, une église en pierre (1845-1848) a été construite près de la première chapelle. De nouvelles routes et rues ont été tracées et ont densifié l’occupation du village où l’organisation sociale s’est davantage développée autour des édifices religieux avec une école modèle, un couvent, une salle publique, différents commerces, des hôtels et des résidences. Encore aujourd’hui, cette superbe église de pierre et l’impressionnant presbytère sont au cœur de la vie des Cacounois et en font leur fierté. Depuis plus de 250 ans, le paysage culturel et historique de Cacouna a été façonné avec la présence des familles d’Amérindiens, d’agriculteurs, de pêcheurs, de navigateurs, d’artisans, de commerçants et de villégiateurs.

Le paysage architectural

Fondamentalement agricole, Cacouna compte encore plusieurs maisons de ferme, dont certaines très anciennes. Celles érigées sur les terres avoisinantes de la presqu’île (maisons des familles Saindon et Talbot) datent de la fin du 18e siècle. Tout au long de la rue du Patrimoine, d’autres demeures s’apparentant aussi à l’architecture traditionnelle d’inspiration française ont été bâties par des menuisiers de l’endroit selon les anciennes techniques de construction de pièces sur pièces en bois. Comme plusieurs familles étaient originaires de Kamouraska, certaines demeures rappellent le style des maisons de cette région. Ces témoins du passé se remarquent dans le paysage de Cacouna, avec leur toit à larmier qui recouvre une grande galerie en façade. Certaines maisons qui ont conservé leurs ornementations d’origine se distinguent.

 

Une des particularités architecturales de Cacouna, ce sont les petites maisons ou anciens fournils construits près des demeures des agriculteurs. Autrefois, ces bâtiments secondaires avoisinaient la laiterie, le poulailler, la porcherie, la grange-étable et le grand jardin. Un four pour cuire le pain était souvent annexé à ce fournil. Aujourd’hui, il en existe quelques-uns, dont ceux des familles Desjardins, Guay, Bérubé, Lebel, Dunnigan et Côté qui ont été transformées en résidence principale, en remise ou en chalet. À partir du milieu du 19e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle, ces petites maisons ou fournils servaient à loger, pendant la saison estivale, les familles des agriculteurs lorsqu’ils louaient leurs résidences principales aux touristes. 

 

Dans le village de Cacouna, il y a aussi des demeures plus imposantes à trois étages de style traditionnel québécois, ce sont d’anciens hôtels ou des maisons de pension. Leur toit était percé de nombreuses lucarnes éclairant les chambres sous les combles. D’aspect monumental, ces maisons avaient été rehaussées d’un étage ou agrandies comme l’ancien Cacouna House, le Dufferin House, le Manoir Cacouna. À l’époque, elles étaient recherchées pour loger plusieurs familles au cours des vacances estivales. Aujourd’hui, elles sont devenues des bâtiments à logement ou des résidences privées.

 

La rue du Quai qui se rend au fleuve et au parc de la Fontaine Claire est bordée d’anciennes maisons traditionnelles, parfois plus modestes, qui ont appartenu à des artisans (menuisiers, forgerons) des boulangers, des couturières, des marins, des navigateurs et des pêcheurs. Dans le passé, plusieurs habitants de cette rue louaient aussi leurs maisons et s’installaient dans un fournil ou petite maison aménagée sur leurs terrains. Dans cet environnement du fleuve, il y a aussi quelques résidences d’été,  dont certaines ont été bâties pour des villégiateurs d’origine grecque comme les Trakkas et les Pappas. Au bas de la côte, la maison de Joseph Launière, dernier Grand-Chef de la Première Nation Malécite de Viger à avoir habité sur cette réserve, est maintenant un centre d’interprétation. La Maison Denis-Launière raconte l’histoire de ce peuple. Vers 1860, ces familles nomades avaient installé leurs campements près de la pointe de la Fontaine Claire où sera construit plus tard un quai. Les femmes s’adonnaient à la production d’artisanat (paniers, chapeaux et éventails) qu’elles vendaient aux touristes et aux gens de la région, tandis que les hommes offraient leurs services comme guides pour la pêche et la chasse.    

 

Face au fleuve, d’anciennes villas et une église anglicane (St. James the Apostle) s’intègrent au boisé sur la falaise de Cacouna. Bâties entre 1863 et 1910, pour la communauté anglo-canadienne, ces demeures de style pittoresque, parfois très prestigieuses, ont été construites pour des familles aisées de Montréal et de Québec. Les Allan, Molson, Mackay, Drummond, Thomson et autres magnats de l’industrie et du commerce canadien venaient y passer leurs vacances. Aujourd’hui, ces anciennes villas du côté nord de la route sont pour la plupart des résidences permanentes. Elles rappellent l’époque du romantisme du 19e siècle où l’architecture prônait le lien avec la nature. D’ailleurs, certaines d’entre elles portent un nom qui s’apparente au milieu naturel, soit Pine Cottage, Cliff Cottage, Rockcliff, Rockleigh Cottage et La Sapinière. Lors de son séjour à Cacouna (1886-1898), le poète Émile Nelligan citait dans ses écrits la villa Peek a Boo, une maison d’été cachée à travers les arbres. Elles ont fière allure ces maisons de style néogothique ou victorien, entourées de sentiers fleuris et de plates-bandes. À certains endroits, accrochés à la falaise, des kiosques offrent une magnifique vue sur le fleuve et la plage.

Un merci spécial aux cacounois Lynda Dionne et Georges Pelletier

pour la qualité de la recherche et de la rédaction des textes.

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Crédit photo : Yvan Roy, 1987
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